Un récit d'anticipation de treize épisodes à la douzaine signé maestro & Nunki bartt |
Quatrième épisode
-
Chuca ? Cette gosse n’est-elle pas la
fille de Gordon M Baxter, disparu avec son expédition, il y a deux mois, la fille qu’il cachait aux yeux du monde et qu’il
aurait eu, dit-on, avec cette ?
-
Avec Zizinha Bonita ! La danseuse capverdienne
du Paradis Latin, parfaitement Medved, vous êtes bien renseigné. Mais il ne la
jamais cachée cette petite, et je suis son tuteur, du moins jusqu’au retour de
son père et des deux autres, espérons-le.
-
Parce que vous croyez vraiment que ces trois
agités du bocal vont réapparaître à la surface de la terre comme ça, par
enchantement ?
-
Nous sommes en mesure de le croire. Et nous savons
déjà où ils réapparaîtront. La véritable question qui se pose est de savoir quand ?
Chucaninha, và pegar o desenho que você fez ontem !
-
Le dessin de la forêt tio ?
Pourquoi les jeunes gens sont-ils les premiers découvreurs des cavernes, des trous, des grottes
ornées de la préhistoire ? A croire que leur insatiable curiosité, associée à la
puissance d’une imagination sans borne, leur donne la clé d’un monde dont se
sont détournés tous ceux qui se sont résolument rués vers le futur. A
Montignac, en Périgord noir, Marcel Ravidat était déjà un solide gaillard de
dix-huit ans, quand en compagnie de son chien Robot, il entraîna avec lui trois
garçons rencontrés par hasard, sur le chemin du bois de Lascaux. Georges Agnel,
15 ans, Jacques Marsal, 15 ans, et Simon Coencas, 13 ans. Ces enfants seront
les premiers à contempler pour la première fois, la salle des taureaux, et la
fameuse licorne. A Cabrerets, dans le Quercy, André David 16 ans, entraînera avec
lui sa sœur Marthe âgée de 13 ans ainsi qu’un camarade, Henri Dutertre, 15 ans,
dans l’exploration de la grotte du Pech-Merle. Ils découvriront la partie ornée de la grotte préhistorique,
dont les splendides chevaux ponctués. A Santillana Del Mar, près de Santander,
Marcelino Sanz De Santuola supervise, depuis trois ans, des fouilles dans la
grotte d’Altamira. Négligeant des dessins géométriques gravés sur les parois de
la grotte, c’est sa fille Maria, 8 ans, qui mettra les yeux où il faut, et
découvrira, dissimulés au plafond, les « toros » polychromes, formant
l’ensemble des premières peintures pariétales jamais découvertes.
Faber
fit place nette sur la table, et ils découvrirent le dessin de Chuca, exécuté à
la suite de cauchemars, les jours qui suivirent la disparition de son père et qui
précédèrent la fuite massive des animaux sauvages. On y voyait des bêtes dans
une forêt, près d’un lac ou d’un étang, mais les animaux représentés par
l’enfant n’étaient pas des familiers du bestiaire des forêts d’Europe.
-
Chuca, quels sont ces animaux-là? (il désigne
celui qui ressemble à un pachyderme, et l’autre à un gros chat attifé d’une
collerette)
-
Ça, mais c’est un rhinocéros, Tonton Lars voyons,
et tu vois là, au bord de l’eau, c’est un lion !
-
Il n’y avait pas de biches ni de de cerfs dans
ton rêve, pas de sanglier non plus ?
-
Non, y avait de lions, des tigres, et des
léopards, des rhinocéros et pis un ours aussi.
Le
dessin dont l’organisation spatiale était surprenante car il n’existait ni
échelle des valeurs, ni perspective, de même qu’on pouvait constater, qu’au
cœur de cette organisation, tous les animaux semblaient flotter, comme lors
d’une course effrénée pour fuir un danger.
-
Et s’ils rejoignaient plutôt quelque chose qui
vie très fort et qui les attire !
-
Ah ! Panna Jasmine, vous croyez encore que
mon ours Primoz aurait envie de se faire sucer par cette bête visqueuse et
répugnante ?
Faber,
demanda qu’on fît le calme, parce que l’enfant n’avait pas à entendre de
pareilles inepties. Le direktor Papiak
exigea de la petite qu’elle lui montre son ours sur le champ. Il fut très déçu
quand elle le lui montra, affublé d’un tutu. Tonton Lars reprit le dessin, le
retourna sous toutes les coutures, et demanda à Chuca :
-
Maintenant, je voudrais savoir ce que tu as
voulu dessiner ici même, au bout de mon doigt, carinha.
-
C’est la bête que j’ai vu dans mon rêve, une
bête avec une longue corne sur le front. Et ça, c’est la petite cabane où qu’elle
dort dedans.
-
C’est un très joli dessin, ma puce, mais
pourquoi as-tu dessiné un ciel si noir ?
Jasmine
n’obtint pas de réponse car la Chuca venait d’entamer un immense bidon de lait,
qu’elle sirotait en ouvrant de grands yeux globuleux. Le direktor Papiak, qui visiblement, avait du mal à contenir son
aversion pour les enfants, fit soudainement une allusion à Gordon M Baxter et
aux deux autres membres du Groupe, allusion que Chuca trouva déplacée.
-
Vous êtes méchant monsieur Paprika ! Vous verrez, mon papai y va revenir, et
monsieur Kaplic et monsieur Bartt aussi, je le jure sur la tête de ma
salamandre !
Faber
suggéra au direktor Papiak de
s’excuser aussitôt, car sa pupille était déjà la cible des quolibets de ses
camarades de classe, et qu’elle n’avait pas en plus à supporter les sarcasmes
d’un dresseur d’ours à peine dessaoulé. Papiak consentit de mauvaise grâce, à
condition toutefois que Chuca lui explique pourquoi l’ours, qu’elle avait représenté
sur le papier, portait un tutu rose, et l’enfant lui répondit à contrecœur qu’elle
n’avait pas dessiné un ours, mais un fantôme d’ours, parce que dans son rêve « le
gros nounours dansait, et qu’en vrai, un ours, ça danse pas. »
« She was born to be my unicorn
Robed head of ferns
Cat child tutored by the learned”
-
Que fredonnez-vous là, Jasmine ?
-
Un truc que j’ai sur mon Smart phone. T Rex, c’est
pas pire, vous connaissez ?
A SUIVRE …
…
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