Sixième station : "Il est encore un peu tôt…"
Technique mixtes sur toile 81 x 116
cm
Quand le Benou ne peut plus tenir sur le Benben, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Mais quand le Benou gît, bec grand ouvert, au pied du Benben sacré, alors c’est que le pire est à craindre. Gordon Baxter Moreau, dit « le doc » nous en avait parlé durant tout le confinement du Roberto, de Roberto Bolaño, le chilien, « le créateur de l’infraréalisme ». Un feuilleton du tonnerre, qui nous tint en haleine pendant plus d’un mois, Snow Rozett, le Prof et moi. Il y avait ce poème, une moto noire, ou un âne noir remontant vers le Texas, un peu comme ce voyage de jeunesse qu’entreprit le jeune étudiant en médecine, Ernesto Guevara de la Serna, à motocyclette, avec son ami, Alberto Granado, depuis l’Argentine jusqu’au Venezuela, voyage ô combien homérique. Plus tard, Norbert Kaplic, dit « le prof », mettra sur la table le cas de l’âne de Giordano Bruno : « Tutti va bene cosi al rogo !». Et je me suis demandé, pourquoi l’âne avait une si grande place dans la littérature et dans le cinéma du monde, pourquoi il était si présent dans notre existence – Si je remonte le temps, mon temps personnel, depuis que je vois et que j’entends : "Pinocchio, Peau d’âne, l’âne de Stevenson, le fils du désert, Au hasard Balthazar, Le roman de Fauvel, Le songe d'une nuit d'été, Le baudet du Poitou, le grand noir du Berri, l’âne Martin, l’âne Trotro, et enfin, l’âne noir et terrible" de Roberto Bolaño.
«
Notre moto est un âne noir qui voyage sans hâte sur les terres de la curiosité.
Un âne noir qui se déplace à travers l’humanité et la géométrie de ces pauvres
paysages désolés »