Première station : Pyrale du buis
… Nous franchissons l’Anglin au gué dit de « Rives », au pied de la Dame du même nom. Nous venons d’avaler un copieux pique-nique, trop arrosé, au pied du rocher, près d’une faille que nous reconnaissons tous sans hésiter, comme l’une des origines possibles du monde. J’ai bien cru que le Doc qui avait choisi de traverser pieds nus, en empruntant une petite cordillère, n’y arriverait pas, mais sous l’œil caméra de Klapic, dit « le Prof », je lui prêterais mes frêles épaules. Nous passons le moulin du Brault, et sur une importante éminence, nous buttons sur ce chêne vénérable qui, il y a bien longtemps, a vu passer sous ses branches, le cardinal La Balue. Il fait une chaleur à disparaître sous terre, à rejoindre scolopendres et lombrics. La courte sieste sous le rocher nous aura dérivés. Cette Voatsiperifery est plus vaste que toutes celles qui nous ont déjà eus. La chaleur s’est intensifiée. Heureusement, je crois reconnaître ce bois de buis qui longe l’Anglin, en contre bas, et qui se prolonge jusque sous le Château médiéval de Montenaux. Elle vient à point nommé, la voûte ombragée des buis sauvages nous rafraîchira.
La pyrale est une chenille
qui ne dévore que le buis. Pour notre maigre consolation, elle ne met au monde
que de papillons médiocres. Tout le bois est dévasté. Plus une feuille. Rien
que des squelettes. Nous sommes atterrés. La première expédition Baxter est née. « La pyrale du
buis » sera la toute première peinture dont Nunki Bartt et maestro
accoucheront. La sensibilité écologique du groupe aura, bien plus tard,
d’autres chats à fouetter…
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