Townes van Zandt
13 Aout 2017, Arboretum de la Sédelle, Crozant, festival de la pente douce.
Accompagné de Vincent Segal, Pier Faccini y chanta une chanson de Townes van Zandt. «. Quand je chante cette chanson, j’ai l’image de Townes, poète saoul et aristocrate cow-boy, chevauchant au soleil couchant dans le désert, au son d’une valse du Sud » a dit par ailleurs le même Faccini. Quelles libertés et pauvretés, quelles vertus du gitan, suivant le poème de Roberto Bolano, pouvait respirer ce Townes van Zandt (1944-1997)?
L’homme a bourlingué ses chansons d’une voix de plus en plus douce, toute éraillée qu’elle fut pourtant progressivement. L’histoire en retient la légende d’un chanteur « folk » éloigné de toute idée de célébrité, figure sensible de la fragilité infinie et de la force mentale qu’elle demande à un corps humain de supporter. Dont les paroles mise en balades. Dont acte.
Les démons (marionnettes de Maurice Sand)
Townes van Zandt était habitant du Colorado, d’origine texane, non-gitan même pas imaginaire, cela aurait été un peu fort de café. Un comté du Texas porte ce même nom de « Van Zandt » pour la raison qu’un aïeul du chanteur, élu au congrès de la République du Texas, y laissa une forte empreinte de très respectable notabilité. Cela valait bien marque d’appropriation symbolique d’un territoire grand comme le tiers d’un département français. Cette famille était, parait-il, riche. Townes s’employa à conjurer un tel vice et pour y parvenir évita consciencieusement les chemins de la réussite pétrolière texane. Car cet homme, fortement sujet aux addictions, était consciencieux et rien ne frappe plus que le charme mélancolique et apparemment tranquille que son attitude pouvait dégager. Auprès des traine-savates principalement, bien entendu. Et des amateurs de musique, de celle qui fait trembler nos pauvres carcasses. Sa mort fut dramatique d’erreurs et d’auto- volonté de différer les soins nécessaires.
Le poète de « My proud mountains » associe le Colorado et la fierté gypsy ; la nature non contrôlée exprime une liberté qui n’a pas peur de la chute :
My home
is Colorado
With
their proud mountains tall
Where
the rivers like gypsy’s
Down
her black canyons fall
Et, par une phrase telle que celle-ci « Il y a quatre pays, le paradis, le purgatoire, l’enfer et le blues » Townes van Zandt ouvre toutes les portes de notre condition humaine. Si la misère la beauté et le vice peuvent se côtoyer, il y faut un regard d’amour, de compassion et d’indépendance qu’on pourrait appeler « blues ».
La maison abandonnée (collection particulière)
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